Accueil / Temoignages / Léopold, en semestre international à l’Université Soochow de Taipei
Licence 3 International Business
Promotion 2020-2021
J’ai passé la majorité de mon semestre à parler en chinois, car la plupart de mes amis étaient taïwanais ou savaient parler chinois, également parce que la majorité de mes cours étaient en chinois.
Étant passionné par la culture sinophone, je souhaitais effectuer un échange universitaire en Chine continentale ou à Taïwan. Taïwan étant allégé en premier ses restrictions vis-à-vis de l’épidémie, j’ai opté pour cette destination.
Avant le début de l’échange, je me suis inscrit à la caisse française de l’étranger (CFE) pour être couvert à l’international et j’ai changé d’offre bancaire pour limiter les frais de change. L’université de Soochow demande également des justificatifs de vaccins contre la rougeole et la rubéole et une radio de la cage thoracique. J’ai également acheté quelques vêtements longs pour la randonnée contre les tiques et pour limiter les piqûres. Je n’avais pas beaucoup d’appréhension et tant donné que je me débrouille en chinois et que je suis conscient des différences culturelles entre l’Europe et l’Asie de l’Est. Mon unique appréhension venait des cours que j’allais étudier sur place car il était impossible de s’inscrire aux cours à distance.
La recherche de logement n’a pas été compliqué pour moi : j’ai candidaté pour dormir dans un dortoir de l’université et j’étais accepté. Je n’avais qu’un seul colocataire, la chambre était spacieuse, nous avions notre salle de bain et le bâtiment est propre. Certains dortoirs de l’université sont cependant plus précaires, dans des vieux bâtiments avec des chambres allant de 4 à 8 personnes. Lors de la demande de chambre, il vous faudra classer vos vœux. Les étudiants internationaux ayant fait la demande, ont à ma connaissance tous eu une chambre, et pour la plupart, leur premier vœu. (A noter que l’université possède deux campus bien éloignés l’un de l’autre, faites votre demande de logement en fonction du campus que vous allez le plus fréquenter) Pour ceux qui souhaiteraient louer un studio ou une collocation, je vous conseille vivement de rejoindre le groupe Facebook de la « Communauté française à Taïwan » ou vous pouvez trouver des informations sur la recherche de logement et peut-être quelqu’un qui libère son logement. Le site le plus utilisé par les taiwanais se nomme 591. Le seul obstacle est que ce site est seulement en chinois.
Taïwan m’a dépaysé dès la sortie de l’aéroport, le décor insulaire et le climat tropical sont relaxants. L’architecture des bâtiments est très différente de celle en France, les rues sont plus larges. Cela peut être compliqué de s’y retrouver au début mais on s’y habitue vite.
L’accueil dans l’université est bien organisé. Les étudiants internationaux sont conviés quelques jours avant le début du semestre une après-midi pour présenter le déroulement du semestre, comment choisir ses cours, pour faire la visite du campus principal et pour aider les étudiants à s’installer dans les dortoirs. Chaque étudiant à deux buddies, un par campus. J’ai eu la chance d’avoir une relation fusionnelle avec mes buddies. Les jeunes Taïwanais sont très agréables et toujours prêts à nous aider. Bien que Soochow ne soit pas l’université la mieux classée du pays, elle est à taille humaine et vous finirez par connaitre une bonne partie des élèves et professeurs de l’université. Certaines de ces filières sont réputées, notamment le droit et le japonais. Vous pourrez suivre tous les cours que vous souhaitez, même ceux enseigner en chinois si le professeur estime que vous avez les capacités de les suivre. La vue depuis le campus principal est grandiose avec les montagnes en arrière-plan. Le campus possède une douzaine de snacks ou restaurants dont un McDonald’s et un 7-Eleven.
Les cours sont généralement par bloc de deux heures (2×50 minutes) et un élève a en moyenne 20 heures de cours par semaine. Le volume horaire est donc plutôt faible, ce qui peut permettre d’avoir du temps libre, et même d’organiser son emploi du temps pour avoir de plus longs week-ends. Le semestre comprend des examens de mi-semestre et de fin de semestre, qui demandent un peu de préparation. Les professeurs aiment beaucoup les exposés, vous serez donc amené à en faire. En conclusion, l’emploi du temps est allégé mais vous aurez probablement plus de travail à la maison. Mais pas de stress, les professeurs sont bienveillants et vous obtiendrez vos crédits sans difficulté.
Il est possible de rejoindre des associations étudiantes en dehors des cours. J’ai d’abord rejoint celle de musique, que j’ai dû l’abandonner par la suite car mon emploi du temps été bien chargé. Il y en a pour tous les goûts, dans le sport, l’art ainsi que dans l’aide humanitaire. Il est possible d’aller à la salle de musculation de l’université, d’emprunter des ballons pour faire du sport, d’aller à la bibliothèque emprunter des livres ou même reg arder des films. Beaucoup d’activités sont proposées, certaines sont spécifiquement à destination des internationaux. Par exemple, une soirée de jeux pour apprendre le chinois et sur la culture taïwanaise avec des étudiants locaux. La conception des soirées étudiantes des taiwanais et des internationaux peut être différente, donc les étudiants français passeront probablement leur soirée entre eux ou avec d’autres internationaux plutôt qu’avec les locaux.
Parler chinois est clairement un plus lors de la vie en dehors de l’université. Les jeunes Taïwanais parlent bien anglais, cependant les adultes et personnes âgées le parlent peu. Je vous encourage à apprendre les mots essentiels en chinois, même un « ceci, cela » en pointant du doigt la nourriture en commandant fera la différence ! Les Français sont bien vu par les Taïwanais, vous entendrez plusieurs fois que les Français sont tous « grands et beaux ». Cependant, certains Taïwanais se méfient des étrangers. Par exemple, ils vont éviter de s’asseoir à côté de vous dans les transports en commun.
Positivement : la ponctualité et la propreté des transports au commun, la politesse, les commerces de proximité toujours ouvert, la sécurité (il est possible de laisser ses affaires sur une table, on ne se les fera pas voler), le climat en hiver et au printemps (jusque début mai), la vie nocturne à travers les marchés nocturnes, la gentillesse des locaux, pouvoir remplir sa gourde gratuitement n’importe où, les toilettes partout et gratuites.
Négativement : les motocyclistes qui ne respectent pas le code de la route, l’absence totale de poubelles à certains endroits, l’humidité quand elle est combinée avec de la chaleur, beaucoup de Taïwanais sont introvertis et éviteront de discuter avec des étrangers
Le coût de la vie est inférieur à celui en France. En moyenne je diminue mes dépenses de 30% par rapport à en France (sans compter les voyages bien sûr). Le coût du dortoir s’élevait à 1300 euros du semestre (charges d’électricité, d’eau et internet comprises) soit environ 250 euros par mois puisque j’y ai logé 5 mois. Les chambres de 8 personnes peuvent faire descendre le prix du logement autour de 100 euros par mois… Le lavage + le séchage des vêtements est aux alentours de 1 euro dans les dortoirs.
Un appartement dans Taipei vous coûtera le même prix qu’un appartement à Rennes pour une même surface et une même situation géographique. Un abonnement mensuel aux transports de la ville vous coutera entre 35 et 40 euros. La plus grande différence est au niveau de la nourriture ou il est possible de manger pour 3-4 euros. Beaucoup de Taïwanais mangeront tous leurs repas à l’extérieur car cela coûte aussi cher que de le faire par soi-même. Les bubble tea sont aux alentours de 2,50 euros, certaines boissons en deçà de 1 euro.
En arrivant à Taïwan, j’ai profité des premiers mois les plus frais pour visiter l’ile. Il est quasiment possible d’organiser son voyage pour le jour au lendemain ce qui est très pratique. Par exemple, si vous arrivez début février, je vous invite à vous rendre à Pingxi pour passer la fête des lanternes. Mon conseil serait de voyager lorsque le temps n’est pas trop chaud ni humide, et d’aller passer les fêtes taïwanaises dans les endroits animés. Quand je ne voyageais pas et qu’il faisait chaud, je passais mon temps avec mes amis à jouer au basket le matin et nous allions dans des salons de thé, au cinéma ou des salles de jeux l’après-midi.
J’ai passé la majorité de mon semestre à parler en chinois, car la plupart de mes amis étaient taïwanais ou savaient parler chinois, également parce que la majorité de mes cours étaient en chinois. Je me sens encore plus à l’aise en chinois qu’avant et j’ai appris la façon dont les Taïwanais parlent chinois qui est parfois différente de celui parler en Chine continentale. J’ai parlé anglais avec les étudiants internationaux européens et dans certains cours, je ne pense pas avoir fait énormément de progrès car ce n’était pas mon objectif et que je l’utilisais peu. J’apprenais également le japonais où j’ai bien progressé et je parlais allemand régulièrement.
Le départ s’est passé sans souci. Il n’y a aucune formalité compliquée, tout est expliqué par l’université. L’état des lieux du dortoir n’a même pas duré 30 minutes et les autres étudiants m’ont aidé à jeter les affaires dont je n’avais plus besoin.
Mes conseils seraient d’apprendre un minimum le chinois avant de venir (juste l’oral, l’écoute et les caractères des plats que vous aimez bien), s’intéressait à la culture taïwanaise, chinoise et japonaise, être curieux dans tous les domaines : la nourriture, les coutumes, les lieux insolites. Si vous aimez la randonnée, les campings, la plongée et les sources d’eau chaudes, Taiwan est fait pour vous !
Merci Léopold !