Pierre-Luc, diplômé 2018, qualifié pour les Championnats du Monde d’Half-Ironman 70.3

Pierre-Luc

Diplômé 2018 du Master Marketing & Vente

Quoiqu’il arrive, chaque projet dans lequel nous nous lançons permet de grandir et d’apprendre à se faire plus confiance. Il ne s’agit pas que de sport, mais de toute forme de passion : l’art, la musique, l’entrepreneuriat, le bénévolat associatif etc… N’importe quel objectif nous permet d’apprendre et de nous améliorer et le plus dur est d’en prendre sincèrement conscience.

Qu’est-ce qui vous a motivé à participer aux championnats du monde d’Half-Ironman, un défi si exigeant ?
J’ai découvert le triathlon en club fin 2021 avec une volonté de découvrir de nouveaux défis et surtout d’expérimenter de nouveaux sports (après avoir pratiqué la natation pendant 20 ans). J’ai alors enchaîné plusieurs compétitions (triathlons S, M) et participé à mon premier Half-Ironman à Aix en 2023. C’est là que j’ai découvert une distance qui m’a permis de travailler la gestion de l’effort, à la fois mentalement et physiquement.

Fort de cette expérience, j’ai décidé de faire du Half-Ironman des Sables d’Olonne en juin 2024 mon objectif principal de l’année, dans l’espoir d’y réaliser une performance personnelle. Le résultat a largement dépassé mes attentes, puisque non seulement j’ai atteint mon objectif, mais en plus mon classement dans ma catégorie d’âge m’a permis d’obtenir une qualification pour les championnats du monde en Nouvelle-Zélande. Il m’a fallu prendre une décision rapidement, mais ce n’est qu’après trois mois que j’ai réellement pris la mesure du défi extraordinaire qui m’attend.

Le défi personnel, la consécration de plusieurs mois d’engagement avec une qualification non attendue, couplée à une expérience que je pense unique m’ont permis de prendre une décision assez rapidement (malgré une réflexion tout de même en amont, à la vue de l’impact financier d’une telle aventure).

 

Comment gérez-vous les moments difficiles pendant la préparation et la compétition ?
Tout au long d’une préparation pour n’importe quel défi, nous traversons des moments plus ou moins délicats. Le but est surtout d’apprendre à les accepter et trouver les méthodes pour les surmonter.

Le plus difficile est de maintenir la motivation dans les moments de doute. Que ce soit après une journée chargée au travail, une météo peu clémente ou lorsque la fatigue et la charge mentale deviennent trop importantes, il est parfois (souvent) tentant de remettre en question son envie de s’entraîner.

Mon meilleur conseil : un simple compte à rebours de 3 à 0. Une fois ce décompte terminé, je pose mon téléphone, je me change, et je sors. Dès que je commence l’entraînement, tout le reste disparaît. Les soucis de la journée s’effacent pour laisser place à l’effort et à la satisfaction d’avoir agi malgré les obstacles.

Une autre grande difficulté est de concilier vie professionnelle, personnelle et entraînement. Je reste un amateur dans ce sport, et mes engagements professionnels demandent beaucoup de temps, entre les heures passées derrière l’ordinateur et les soirées parfois chargées.
Apprendre à organiser mon emploi du temps, en équilibrant travail et loisirs, a été une des plus grandes leçons de ces dernières années. Pour m’aider à performer dans tous ces domaines, j’ai choisi de me faire accompagner par un coach de mon club. Il adapte mes plans d’entraînement en fonction de mes contraintes et m’aide à garder le cap, ce qui réduit considérablement ma charge mentale et mes doutes.

 

Voyez-vous des similitudes entre les défis que vous affrontez en tant qu’athlète et ceux rencontrés dans votre carrière professionnelle ou académique ?
Je pense que bon nombre de similitudes existent dans nos propres défis, qu’il s’agisse de défis professionnels, personnels ou académiques. J’ai souvent beaucoup douté, j’ai tenté d’apprendre au maximum des erreurs ou déceptions que j’ai réalisées ou vécues, même si l’on apprend souvent trop tard. Je tente au maximum de faire de mon mieux pour améliorer ce qui peut l’être au quotidien et avancer étape par étape.

Quoiqu’il arrive, chaque projet dans lequel nous nous lançons permet de grandir et d’apprendre à se faire plus confiance. Il ne s’agit pas que de sport, mais de toute forme de passion : l’art, la musique, l’entrepreneuriat, le bénévolat associatif etc… N’importe quel objectif nous permet d’apprendre et de nous améliorer et le plus dur est d’en prendre sincèrement conscience.

 

Quels atouts pensez-vous pouvoir offrir aux entreprises ou aux particuliers qui choisiraient de vous sponsoriser ?
Cinq entreprises ont déjà choisi de s’engager à mes côtés ces dernières semaines. Leur motivation principale était de soutenir un projet humain et accessible, d’autant plus attractif que je ne suis pas un sportif professionnel.

Les entreprises bénéficient ainsi d’une visibilité tout en offrant à leurs équipes des moments d’échange et de réflexion autour de la gestion du temps entre défis professionnels et personnels, notamment lors de conférences ou de réflexions en groupe. Nous avons également prévu des activités de cohésion d’équipe autour de l’activité physique qui renforcent l’esprit d’équipe dans un cadre sportif.
De plus, nous souhaitons tous tirer parti de l’engouement suscité par les Jeux Olympiques et Paralympiques, qui ont redonné aux gens l’envie de se dépasser, que ce soit dans le sport ou dans d’autres projets. Ce dynamisme permet d’engager encore plus fortement les équipes dans des défis personnels ou professionnels.

À mon échelle, j’essaie d’apporter une dimension humaine à ces collaborations. Je souhaite montrer que chacun, en restant fidèle à soi-même et sans bouleverser radicalement sa vie, peut relever des défis qui peuvent sembler impossibles au départ.

 

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui veut relever un défi aussi grand, que ce soit dans le sport ou ailleurs ?
Je ne reste qu’un simple amateur dans ce sport et durant ces prochains championnats, donc mes conseils sont à prendre avec des pincettes par rapport à un professionnel de ce métier. Je les résumerai ainsi :

1. Fixer des objectifs clairs et réalisables : soyez réaliste dans vos défis et allez-y étape par étape
2. Adopter une mentalité positive et persévérante : croyez en vous (même s’il est souvent difficile de le faire) et accepter le plus possible vos échecs
3. Planifier et s’organiser votre temps : établissez des plans d’actions, suivez vos progrès pour prendre conscience de votre avancée.
4. S’entourer des bonnes personnes : prévenez vos proches de votre objectif, et cherchez du soutien auprès d’experts/de professionnels : ils vous aideront à garder votre motivation dans les périodes de doute
5. Se concentrer sur le processus plutôt que sur le résultat : si les athlètes sont souvent émus sur la ligne de départ d’une course, ce n’est pas pour rien : votre préparation est le chemin le plus incroyable à vivre. Le résultat n’intervient que dans le futur, et il est impossible à prédire. Anticipez l’anticipable, rien de plus.

Et le plus important : n’arrêtez jamais d’y croire, les rêves les plus fous nous font réaliser de belles choses, pour nous ou nos proches !