Accueil / Temoignages / 70 ans IGR-IAE Rennes : Camille Yvinec, un tremplin vers le branding et l’impact
Brand advisor
Pour moi c’est là que se trouve le véritable moteur ; quand on part de ce qui nous anime vraiment, de ce qui nous passionne sincèrement, ça crée l’intérêt, l’assiduité, puis naturellement vient l’engagement. Je crois profondément qu’il vaut mieux capitaliser sur ses forces et ses élans, plutôt que de s’épuiser à lutter en permanence avec ses points d’amélioration.
Je m’appelle Camille Yvinec. J’ai 40 ans. J’ai passé 15 ans en agence de branding, à des postes de planning stratégique puis de directrice générale. En Juillet 2019, j’ai rejoint le Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 en qualité de Directrice Déléguée à l’Identité de la Marque. Ma mission était de créer, avec une équipe de 25 personnes, tous les codes visuels des Jeux de Paris 2024 ; c’est-à-dire l’ensemble de l’habillage graphique de l’évènement, du pins au stade, en passant par la mascotte, la signalétique ou encore les uniformes des volontaires. Depuis les Jeux, j’officie en qualité de brand advisor pour accompagner des marques dans leurs réflexions stratégiques et créatives.
J’ai suivi des cours à l’IGR-IAE Rennes dans le cadre d’un Master double compétence Biologie, Gestion et Marketing, en hybridation avec l’Université de Rennes. Mes années à l’IGR-IAE Rennes ont donc été particulièrement marquées par les enseignements liés au marketing. J’en retiens une véritable ouverture : venant d’un parcours en biologie, je découvrais avec enthousiasme une matière qui allait considérablement ouvrir mon champ des possibles professionnels.
Ce qui a été déterminant dans ma formation à l’IGR-IAE Rennes, c’est l’apport d’une dimension marketing à mon parcours initial en biologie. Cette double compétence m’a permis d’intégrer immédiatement le monde des agences de publicité, notamment en commençant chez Euro RSCG Life, une agence de communication spécialisée dans la santé où mon double parcours faisait pleinement sens. Au-delà de cette passerelle vers ma première expérience professionnelle, l’IGR-IAE Rennes m’a surtout permis de découvrir le métier du branding, que j’exerce avec une joie inoxydable depuis désormais une vingtaine d’années.
Cela fait maintenant une douzaine d’années que j’ai la chance d’intervenir et d’enseigner auprès des étudiants de l’IGR, auprès des promotions de Master 2 en Marketing, que ce soit en formation continue ou en alternance. Le conseil que je donne systématiquement aux étudiant.e.s c’est de toujours aller du côté de leur joie, de leur curiosité, de leur enthousiasme. Pour moi c’est là que se trouve le véritable moteur ; quand on part de ce qui nous anime vraiment, de ce qui nous passionne sincèrement, ça crée l’intérêt, l’assiduité, puis naturellement vient l’engagement. Je crois profondément qu’il vaut mieux capitaliser sur ses forces et ses élans, plutôt que de s’épuiser à lutter en permanence avec ses points d’amélioration.
Les 70 ans de l’IGR-IAE Rennes représentent avant tout un signe de longévité et de solidité, qui témoigne de la qualité des enseignements dispensés. Il fait partie depuis longtemps des établissements publics reconnus et valorisés, notamment en Bretagne. Me concernant, j’ai une fidélité de cœur à l’IGR, car cette formation a ouvert pour moi de nombreuses perspectives et ce dans un état d’esprit de transmission qui me plaît. C’est d’ailleurs pour cela que des années plus tard, je continue à y enseigner avec plaisir.
Ce qui m’avait attiré à l’époque (il y a donc vingt ans !) dans ce sujet sur le neuromarketing, c’était le caractère concret, innovant et encore émergent de ce domaine. J’y étais alors encouragée par Olivier Droulers qui avait cocréé le Master dans lequel j’étudiais et dont c’est le terrain de prédilection. J’avais envie d’explorer un sujet différent, intriguant, et c’est à mon sens précisément ce que permet un mémoire : prendre le temps de creuser un champ nouveau.
Dans mon métier actuel, des années après, la sensibilité au neuromarketing reste un vernis utile : cela me permet de naviguer plus rapidement dans certaines publications et de garder des clés de lecture pertinentes.
Le neuromarketing a des affinités naturelles avec le behavioral branding, qui est la manière dont les marques peuvent agir sur les comportements, pour générer un impact positif. Cela crée des ponts intéressants avec mes pratiques actuelles, même si ce n’est pas le cœur de mon quotidien.
J’ai passé une quinzaine d’années en agence de branding et de design, et ce fut une expérience profondément formatrice. Ce que j’ai aimé avant tout, c’est la diversité que cela apporte : des sujets multiples, des clients très variés, une dynamique souvent marquée par l’urgence, et surtout un véritable esprit collectif. L’agence est par essence un métier de « faiseurs ». Et il n’y a rien qui rende plus triste une agence qu’une recommandation qui reste lettre morte, ou un PowerPoint oublié sur un serveur. Heureusement, dans la plupart des cas, les clients transforment l’essai : ils font vivre les marques, naître des expériences, des identités, des projets à impact. Et c’est cela qui est vraiment exaltant : voir les choses que l’on a imaginé en équipe prendre vie (idéalement de façon utile et positive) dans le quotidien des gens.
Le plus grand défi a été de concevoir une identité de marque à la hauteur des Jeux Olympiques et Paralympiques : créer des signes visuels, verbaux et symboliques capables de porter un message clair – celui de Jeux « grands ouverts », invitant toutes et tous à participer et à vibrer ensemble. L’enjeu était d’imaginer l’écrin graphique qui habillerait cette fête universelle, tout en rendant hommage au pouvoir du sport et aux performances des athlètes. Un autre défi majeur fut celui du collectif : embarquer et fédérer une équipe de 25 personnes, sur une aventure de cinq ans, avec ses défis quotidiens et ses livrables exigeants, pour aboutir à ce qu’on appelle le « design des Jeux ». La grande réussite d’un point de vue design, au-delà du fait d’avoir pu livrer et habiller les Jeux, réside dans l’impact même de cette démarche. L’été 2024 a montré – en direct ou par procuration télévisuelle – la force de l’identité graphique. Et cela a attiré l’attention sur le fait que le branding a un rôle stratégique à jouer. Il peut être une véritable force pour un événement ou une marque, et porter des messages aussi puissants que fédérateurs.
J’ai commencé à enseigner à l’IGR-IAE Rennes en 2013 sur l’invitation d’Olivier Droulers, qui avait identifié qu’à l’époque, la stratégie de marque et le branding étaient très peu, voire pas du tout enseignés dans les masters de marketing. Il m’a proposé de créer un module dédié, avec quatre journées de cours par an pour chaque Master. J’ai accepté avec enthousiasme, car c’était une aventure inédite, et quand on est passionnée par un sujet, le partager est assez naturel. Ce qui me motive à transmettre, c’est avant tout l’envie de donner aux étudiant.e.s une grille de lecture démystifiée et opérationnelle du métier du branding : leur donner des outils de compréhension et de pratique qu’ils.elles pourront réutiliser directement dans leur vie professionnelle. Ce que je retiens de ces années d’enseignement, c’est que cela est toujours un temps d’échange précieux et joyeux. Chaque promotion vient challenger mes convictions et confronter la vision d’agence ou d’annonceur à la réalité du terrain. Les étudiant.e.s me permettent de voir ce qui résonne ou ce qui reste trop abstrait. Les promotions sont composées de personnes heureuses d’être là, sélectionnées pour leur parcours et motivées d’apprendre. Chaque journée est très interactive avec une grande diversité de sujets, et les étudiant.e.s sont très investi.e.s, ce qui rend chaque session très plaisante.
J’ai toujours eu pas mal de curiosité et un goût prononcé pour l’apprentissage. En 2018, presque quinze ans après mes études, j’ai choisi de suivre un Executive MBA à l’EDHEC. C’était une expérience réjouissante, qui tombait à un moment clé : l’année où je suis devenue directrice générale de l’agence de branding dans laquelle j’officiais alors à la direction de la stratégie. J’avais envie d’étoffer mes connaissances et de développer une vision plus globale de l’entreprise. Quelques années plus tard, j’ai poursuivi avec une certification en Executive Coaching à HEC Paris, une formation que j’ai adorée. Et désormais, depuis 2021, j’accompagne des dirigeant.e.s sur leurs problématiques de leadership et d’impact managérial. Ces deux formations m’ont nourrie dans mes pratiques. En branding, en Executive coaching ou lorsque j’enseigne, le fil conducteur est le même : j’aime donner de l’élan, que ce soit à des marques, à des individus, à des projets, à des équipes ou à des étudiant.e.s.
Je pense que ce que m’a permis l’IGR-IAE Rennes, c’est avant tout de provoquer l’ouverture et de nourrir ma curiosité.
C’est un établissement qui, par la qualité de ses enseignements et de ses intervenants, offre une véritable richesse : celle de côtoyer des hyper-experts dans des domaines variés, sans jamais être enfermé dans une chapelle particulière. Ce que j’en retiens, c’est que chacun.e peut y trouver, à sa façon, une voie qui lui parle, dans laquelle peut développer sa passion ou son enthousiasme.