Une récente étude relayée par Ouest‑France s’intéresse à un sujet préoccupant : comment le marketing influe sur la consommation d’alcool chez les jeunes. Derrière ce travail, ce sont des équipes de l’IGR‑IAE Rennes qui se mobilisent, avec à leur tête le chercheur Jacques‑François Diouf, maître de conférences en marketing social critique.

Leur démarche va bien au‑delà d’une simple observation : en croisant des approches expérimentales, qualitatives et des techniques issues des neurosciences, l’équipe cherche à comprendre les mécanismes d’influence (publicités, packagings, messages implicites) que les industriels mobilisent pour façonner les représentations et les motivations des jeunes consommateurs.

Jacques‑François Diouf, dont les travaux portent précisément sur l’impact des contenus publicitaires sur les perceptions, attitudes et intentions de consommation, mène cette réflexion depuis sa thèse et au sein du laboratoire CREM (UMR CNRS) de Rennes.

Les résultats mettent en lumière que les stratégies de marketing, souvent habilement mêlées à des codes du luxe ou de la séduction, peuvent rendre plus floues les frontières entre promotion et incitation, surtout sur des publics en formation. L’étude appelle également à une réflexion renouvelée sur l’efficacité des mesures de régulation existantes (comme la loi Evin) et sur la visibilité des avertissements sanitaires dans les publicités et sur les bouteilles.

Ce travail n’est pas purement académique : il vise à éclairer les décideurs publics, les associations de prévention et les politiques de santé pour mieux réguler les pratiques des industriels de l’alcool — en protégeant les populations les plus vulnérables. Grâce à cette démarche, Rennes se positionne comme un acteur de premier plan dans l’analyse critique du marketing de l’alcool et de ses effets sociaux.